La marbrerie Lapierre Scalabre
En Septembre 1909, Marcel Cozette reprend l’exploitation de M. Capelle dit « La Poterie » comprenant un four, 2 séchoirs, une salle des machines, une écurie, des remises et des bureaux. En 1913, les frères Jean et Louis Scalabre reprennent le fond mais décident de ne plus fabriquer que des pots de fleurs. L’argile est retirée d’un champ rue du Moulin à Roncq. Les pots sont cuits dans le four entre 600 et 900°. Ce sont les débuts des établissements Scalabre. Pendant la guerre 14-18, l’usine est occupée par les Allemands. Après la guerre, avec les dommages de guerre, les frères transforment l’usine pour fabriquer des tuyaux en grès. Pour fabriquer ces tuyaux, destinés aux canalisations sanitaires et transport de produits chimiques corrosifs, il faut trouver une terre qui supporte des températures de 1150 à 1300°, une « terre à pipe ». Cette terre arrive par wagon en gare de Roncq pour être acheminée rue des chalets par tombereaux et chevaux. La société « tuyaux et grès des 3 villes » prospère jusque 1963, date à laquelle des travaux trop importants de toiture doivent être engagés. L’usine est revendue et c’est au 5 rue de Tourcoing que Pierre Scalabre poursuit la fabrication avec la construction d’un four. Une nuit, le bâtiment abritant le four brûle. C’est la fin de la fabrication des tuyaux en grès. L’entreprise s'oriente vers le négoce, achat et revente de tuyaux en provenance de Belgique et d’Allemagne. Dans les années 1970, la concurrence avec les tuyaux en amiante-ciment condamne le grès qui est trop cher et trop lourd. L’entreprise se tourne alors vers le négoce de pierres naturelles, opus incertum et revêtements de façade.
En 1987, Pierre et Gérard Scalabre crée la SARL Pierre Scalabre et Fils. La vente des opus incertum est en baisse, la SARL commence la découpe et la taille de la pierre, une première débiteuse est achetée. Dans les années 1990, c’est une deuxième machine, puis une troisième. Mais ces machines sont manuelles, la main d’œuvre coute cher, la fin du siècle est difficile, la fermeture est envisagée. Contre toute attente, la banque accepte le financement d’une débiteuse pilotée par ordinateur et de son hangar. Début 2000, Mme Nadine Scalabre en prend le contrôle, l’entreprise redémarre. En 2007, Thomas Scalabre crée sa propre SARL, la SARL Lapierre Scalabre et achète un centre numérique capable de débiter mais aussi de faire des plans de cuisine et même de sculpter la pierre. En 2012, La Sarl achète un polissoir de tranches et en 2016 une potence de 8 mètres avec un cadre de ventouse pour permettre une réorganisation ergonomique du travail. Aujourd’hui, la société se tourne résolument vers la pierre bleue Belge sous toutes ses formes.